BOB (ended).

We're meeting for the first time.

NOM : Dickson, aucun commentaire.
PRÉNOM(S) : Robert - généralement appelé Bob - Charlie.
ÂGE, LIEU DE NAISSANCE : Trente ans, Melbourne.
ÂGE DANS LE PASSÉ - ANNÉE D'ÉTUDES : Vingt-et-un ans, troisième année.
OCCUPATION : Faculté d'architecture et du bâtiment.
SITUATION AMOUREUSE : Célibataire.

We smiling but we're close to tears.
Dans cette partie, vous devez répondre aux questions suivantes. En respectant le nombre de ligne qui est indiqué.

Quelle a été votre réaction en recevant cette lettre ? Aucune. À vrai dire, avant que cet espèce de retour dans le passé ne se fasse concrètement, j'avais à peine conscience de ce qui allait se passer. Le dire me fait frissonner. C'est si étrange. Traumatisant, même. Personne ne peut réellement comprendre sans le vivre. Bref. Ouais. Nan. Lorsque j'étais à l'hôpital, ma femme m'apportait tout notre - mon - courrier, et me le lisait à voix haute. Sans doute le faisait-elle pour garder espoir, ou pour faire comme si de rien n'était, parce que, comme on dit, ça rentrait par une oreille et ça ressortait par l'autre. Je ne suis même pas sur qu'elle ait lu la lettre jusqu'à la fin. Après tout, ça devait être plutôt surréaliste, comme correspondance. Mais maintenant, je peux essayer de deviner ma propre réaction. Raillerie. Bien sûr. Un retour en arrière, modifier son passé, réparer ses erreurs. Un peu dans le même genre qu'une machine qui fait grandir le sexe de dix centimètres, pas vrai ? Allez va, on est dans le monde réel ici, pas dans Harry Potter.
Quel est votre plus grand regret ? Honnêtement, je pourrais comprendre que vous vous attendiez à ce que je dise que je regrette d'avoir empêché ma fille de se noyer, et ruiné ma vie en étant entraîné par le courant à sa place. Mais non, à vrai dire, pas du tout. Si les conditions étaient exactement les mêmes, sans modifications préalables de la situation, je referai tout sans hésiter. Un état végétatif définitif contre la vie de sa fille, je trouve ça relativement peu payé. Donc non. Enlevez-vous ces idées de l'esprit. À part ça, je n'ai pas vraiment d'énormes regrets. Je ne suis pas le genre de gars à regretter. Bien sûr, il y a toujours de "et si j'avais fait ça" ou des "pourquoi l'ai-je larguée ?" mais après tout, ce ne sont que des regrets de nostalgiques ou d'adolescents. Certains diront que de petits choix comme ceux-là peuvent interférer énormément sur une vie, mais de toute façon, ce qui est fait, est fait. Donc non, je ne regrette rien.
Qu'aimeriez-vous changer dans votre passé ? Une seule chose. Une seule et unique chose. Rester chez moi - chez nous - ce dimanche-là. C'était une si belle journée. Je m'en rappelle, maintenant. Mois d'avril. Soleil, ciel bleu, marchand de glaces. J'étais avec ma femme, Athia, et ma fille de quatre ans, Chris. Nous étions partis profiter du beau temps chez mon frère, Connor, qui habite un peu en dehors de Melbourne. Je me revois parfaitement la scène. Qui a bouleversé ma vie de façon choquante et incongrue. Définitive. Ou du moins, c'est ce je croyais, jusqu'à aujourd'hui. La musique stupide du marchant de glaces se fait entendre, Chris se retourne, se met à courir en riant de sa petite voix d'enfant, mais, inattentive, percute un enfant de quelques années plus âgé, qui l'invective en la bousculant. Effrayée, elle recule, tombe à l'eau. Réflexe typique d'un père, je me jette à sa suite pour la sortir de là, et le courant me happe, m'empêche de regagner la surface, prive mon cerveau d'oxygène pendant de longues minutes. Ce fut la fin de ma vie. De ma vraie vie, s'entend. Si seulement il avait plut ce jour-là...
Décrivez votre vie en 2020 : Je pense - non je sais - que je ne mentirais si je vous disais que l'année deux mille vingt a tout bonnement été la pire de toute ma vie. L'année de mes trente ans. La bonne blague. Personnellement, cette si merveilleuse année, je l'ai passée coincé dans un lit d'hôpital, les yeux plongés dans la vague, avec pour seule occupation que de respirer. En fait, je n'avais même plus conscience de moi, de ma femme, de ma fille. C'est ce qu'on appelle l'état végétatif. État qui a été le mien durant trois cent soixante-cinq longs jours. Il aurait très bien put en passer un million ou trois, tellement j'étais indifférent à tout. Même si, en réalité, c'était plus de l'inconscience que de l'indifférence. Ma vie fut rythmée par les visites régulières de ma famille. Athia et Chris. Connor. Athia. Connor et Chris. Si j'avais eu mon mot à dire, on m'aurait euthanasié depuis bien longtemps. À quoi bon, de toute façon ? Je préfère encore être mort, plutôt que d'affronter le regard empli de chagrin de ma fille.
Quelle chanson décrit le mieux votre passé ? Pourquoi ? Question facile. Plus que facile. Un morceau sublime que j'adore. Depuis toujours. Non seulement les parties instrumentales sont superbes, et les solo de guitares incroyables, mais de fait, lorsqu'on analyse les paroles, on se rend compte qu'Hetfield met en musique mes sentiments exacts de cette dernière année. C'est comme si elle avait été écrite spécialement pour hurler ce que je n'étais plus en mesure d'exprimer. À présent que je suis redevenu normal, va-t-on dire, il m'arrive de bader en écoutant attentivement les paroles. Le morceau en question, est Fade To Black, de Metallica.

You don't have to live in the past.

PSEUDONYME : Lula
AVATAR : Ed Westwick.
IMPRESSIONS SUR LE FORUM : Pas vraiment fan du header, mais le contexte est tellement extra, que.
DÉDICACES : Cette fiche est dédiée à Bob Marley, Robert Plant, Che Guevara, Henry Salvador, Eminem, George Lucas, Kenny McCormick et Dc Martens. Enjoy.