NORAH ♛ fuck yeah, redemption!

NOM : Torres
PRÉNOM(S) : Annelise Norah
ÂGE, LIEU DE NAISSANCE : trente ans, native de Brisbane, Australie
ÂGE DANS LE PASSÉ - ANNÉE D'ÉTUDES : vingt et un ans, en seconde
OCCUPATION : était avocate jusqu'à son retour en 2011, ayant passée par la Faculté de droit de l'Université de Melbourne, mais a décidé de changé sa spécialisation pour aller à celle des Science de la Terre et de l'alimentation afin de devenir nutritionniste
SITUATION AMOUREUSE : désastreuse

We smiling but we're close to tears.

Quelle a été votre réaction en recevant cette lettre ?
Je suis une sceptique dans l'âme, sans doute incapable de croire à un pareil phénomène, il me semble que j'ai simplement froissé la lettre entre mes doigts, fulminant contre la personne responsable de ce canular minable. Je veux dire, j'en veux à la planète entière d'être devenue la personne que je suis, alors blâmer un inconnu de plus ou de moins, ce n'était pas totalement un drame. Je me suis toujours dit que c'était grâce à la popularité qu'on se définissait, du nombre de personnes influentes que l'on connaissaient et le nombre de garçons avec qui on sortait. C'est trop tard que je me suis rendu compte qu'à utiliser les gens, puis dès qu'on s'en lasse, les balancer au loin, même la fille la plus populaire pouvait terminer seule. Évidemment, ça, je ne l'admettrais jamais à haute voix, mais ça m'a remué l'intérieur que de me rappeler mes regrets à la fac, mes comportements envers certaines personnes, tout particulièrement envers lui...

« Connerie » que je balance en me retournant pour l'énième fois de la nuit dans mon lit. Je soupire, passant la main dans mes cheveux, me redressant pour sortir du lit. La chambre est immense, un appartement majestueux, décoré avec goût et sophistication, mais toujours désespément vide. Vide de compagnie qui passe plus d'une nuit, évidemment. Des prétendants, toujours plus cons les uns que les autres, incapable de penser que j'suis pas assez conne pour voir qu'ils cherchent qu'à se faire entretenir, parce que je me claque un pactole monstrueux à défendre les vilains dans le monde entier. Dans les procès criminels, il y a d'abord des manifestations de haine pour les accusés, puis pour moi parce que je me démène le cul pour les libérer et que je suis suffisamment douée pour que ça marche les trois quart du temps. Je ne prends même pas la peine de regarder par la baie vitrée immense qui donne sur le centre-ville de Sydney, n'ayant même pas le coeur de profiter de cette vue à plusieurs millions de dollars. Je prends la direction du bar, sort une bouteille de whisky, en avale une rasade à même le goulot. Ça décape, mais bon, ça me remet les idées en place. Je retourne à mon lit, ferme les yeux instantanément... pour me faire secouer. Arquant un sourcil, je reconnais la voix de Charlène. Impossible « Noraaaaaaah, on va louper le cours de droit civil, vire Jayson de ton pieu et ramène toi ».

Quel est votre plus grand regret ?
C'est de m'être laissé influencer par ce besoin de reconnaissance qui dépassait l'entendement quand j'étais encore en début de fac. C'est de m'être fait avoir à gâcher un truc tellement merveilleux qu'il m'a foutu l'une de ses trouilles qui m'a donné à la fois envie de m'investir et de prendre mes jambes à mon cou. J'ai choisi la facilité; je l'ai laissé tomber, lui, et je l'ai fait à ma manière, celle de la pire salope de la terre...

« Norah? ». Je me retourne pour faire face à un Elias complètement ahuri, mais avec raison. Assise comme une araignée dans les estrades du gymnase sur Luke Priestly, mes lèvres parcourant son cou, je passe la main dans mes cheveux en lui adressant un sourire entendu « Tiens, bonjour toi ». Je retire lentement les mains brûlantes et rêches de Luke de sous mon haut, comme si je ne voulais qu'il ne manque aucune putain de seconde de ce cataclysme dans lequel je bousille la seule relation saine que j'ai eu de ma vie. Tandis que je braquais mon regard dans celui d'Elias, les lèvres du quart-arrière étoile de l'équipe de foot de l'Université de Melbourne, de deux ans mon aîné, peu reconnu pour ses relations durables, mais pour toujours s'entourer des plus charmantes créatures de la place embrasse ma mâchoire. On est pas tout seuls, et puis je crois que mes copines se délecte du spectacle au rang supérieur. Sans elles, je n'aurais sans doute pas eu le courage de le plaquer, et encore moins comme ça. Pourtant, si ça lui faisait autant mal, il n'aurait jamais plus envie de poser les yeux sur moi, et ça m'empêcherait sans doute de le regretter. Puis je me rends compte de ce changement subtil dans mon comportement et mes moeurs que ça me déchire le coeur de le voir mordre l'intérieur de sa joue pour contenir son incompréhension, sa colère et puis je ne sais trop quoi. Je suis désolé de te blesser comme ça, mais il le faut. J'dois me retrouver, quand t'es dans les parages, j'suis plus moi-même et ça me fait peur « J'espère que t'es contente ». C'est tellement facile d'avoir ce comportement naturel d'être détestable et égocentrique que ça me revient tout seul, rien qu'à entendre son ton dégoûté « J'vais l'être si Priestly est aussi bien au pieu qu'à rouler des pelles ». Je me demande d'où me vient cette capacité de faire un truc qui va à l'encontre d'une partie de mes envies avec une facilité aussi déconcertante, mais comme Elias est plus posé que moi et qu'il sait que je n'attends qu'une scène pour faire des miennes, il ne rajoute rien. S'éclipse, et je garde le regard braqué sur lui jusqu'à la seconde où il passe la porte et se retrouve hors de mon champ de vision. Penley, ma copine, jubile et sautille comme une gosse « Putain, la tête qu'il a fait, c'était trop bien. Dommage que j'avais pas ma caméra, ça aurait valu un tas de thunes ». Perso, je trouve pas. Je trouve pas ça aussi drôle que lors de la planification. Mais y'a toujours ce petit contentement de revenir à la normal. Je prends possession des lèvres de Luke en souriant contre ces dernières « Prends ça comme une invitation, Priestly ».

Qu'aimeriez-vous changer dans votre passé ?
Ce que j'aimerais changer... putain, y'a tellement de choses que je ne sais pas où commencer. D'abord, je voudrais être copine durant toute ma vie avec ma voisine quand j'étais gosse à Brisbane, Élianne. Elle était belle, brillante, mais incapable de malice, douce comme de la soie, avec tout le monde. Présidente de classe, aimée de tout le monde, enviée même, mais on ne pouvait pas lui vouloir du mal, elle s'investissait à gauche et à droite pour aider tout le monde, a monté le bal des finissants pratiquement sans aide. Je m'en veux de lui avoir rafler avec plaisir la couronne qui lui revenait de droit, mais qui a été mienne parce que je m'affichais auprès des bonnes personnes en choissisant mes relations en ce sens. Ensuite, j'essaierais vraiment de faire fonctionner ce quelque chose qui se passait entre Elias et moi, ce truc fou, effrayant, mais qui aurait certainement valu la peine qu'on se batte pour. Je laisserais son tempérament posé et ses manières détournées de m'empêcher d'abuser de cette nature méfiante et méchante qui me colle à la peau. Je ne laisserais pas mon aspiration à être reconnue/crainte, respectée/enviée débâtir complètement sa façon de me rendre meilleure. Puis où que ça me mènerait, ce serait toujours mieux que ce que je suis devenue, aigrie et désabusée, même si j'affiche le même minois adorable et que je convainc les juges avec une facilité déconcertante par la force des arguments. Facile quand on est frustrée de se battre contre le système, je vous le jure. Puis, au final, après avoir vu l'étendu des dégâts des pressions de la société sur les jeunes femmes - j'ai défendu un photographe d'avoir fait jeûner ses modèles en causant des dommages collatéraux, dont un mort, à force de les pousser - je choissirais une carrière axée sur l'importance de la nourriture et d'avoir une bonne relation avec son alimentation. Nutritionniste en milieu scolaire ou hospitalier, pourquoi pas?

Décrivez votre vie en 2020 :

Que dire? J'ai terminé mes études à la fac pour devenir avocate en droit criminelle, et comme mon coup de talon Prada dans la salle d'audience s'est rapidement fait connaître parce que j'avais si souvent pratiquer l'art du sous-entendu ou du retournement de situation en ma faveur que j'appliquais ce même principe à des clients de plus en plus lourds, passant souvent des dossiers de la mafia et m'en sortant indemme, plusieurs chèques à multiples zéros en poche. J'ai continué à être moi-même, et je n'ai jamais réussi à me poser de nouveau plus de trois jours avec la même personne avant que mon caractère réprime le moindre sentiment ou bien que ce dernier me tombe sur les nerfs. Ça allait bien au départ, début vingtaine, m'affichant avec des acteurs, de brillants avocats, des mannequins même, parfois, mais jamais rien de sérieux. Il aurait fallu que j'y mette du mien, et ce n'était pas dans mes intentions. Puis, en décembre 2016, je suis tombé sur Elias avec une gosse dans les bras. Il est à la sortie d'un lycée, ses tatouages cachés sous les manches de sa chemise. Une petite fille qui semble avoir deux ou trois ans. Ça me retourne. Je ne lui ai jamais reparlé, jamais. J'aurais été incapable de supporter son regard à lui, comme quoi c'est bien le seul duquel je ne me suis jamais soucié. Une jeune femme débarque, tout sourire, et il lui ouvre les bras. C'était comme si on m'avait coupé les jambes et qu'on m'écrasait la poitrine. Y'a plus d'air qui pouvait passer, parce que je pouvais pas y croire. J'avais beau avoir des sacs plein les bras, en attente de mon chauffeur personnel, aucun dollar dépensé ne pourrait acheter l'air comblé qu'il affiche en ce moment. À partir de là, tout s'est enchaîné rapidement. Je suis devenue de plus en plus insupportable, quitte à ne plus fréquenter personne sur une base régulière, être exigeance d'autant plus à outrance avec des mecs qui ne pouvaient pas avoir des nerfs suffisamment solide pour résister pendant plus de deux jours la fougue de mes sautes d'humeur. Donc, trente ans, deux mille vingt, une limite de crédit indécemment élevée, un compte en banque foutrement rempli, mais le coeur vide. La vie vide. Si seulement l'un des attentats contre ma tête avait pu fonctionner, ça m'éviterait de supporter mon reflet jour après jour, et je suis vachement trop froussarde pour appliquer moi-même une sentence à mon encontre. Sans doute un relent d'égoïsme, en fait.

Quelle chanson décrit le mieux votre passé ? Pourquoi ?
À mes yeux, ce serait Story of a Girl de Nine Days. C'est d'ailleurs à Elias que je dois la connaissance de cette chanson, parce que si je n'aurais conservé que ma culture à moi - qui consiste aux chansons qui nous bourdonnent dans les oreilles en boîte - ce serait difficile de trouver un auteur qui ne met pas automatiquement de beat electro dans ses compositions " This is the story of a girl and while she looks so sad in photographs. I absolutely love her when she smiles ". Je dois avouer que les mots confondent l'intégralité de mon existence, et même si je garde le fichier mp3 enfoui au coeur de mon iPod, c'est souvent par une crise de larmes que se termine l'écoute de cette chanson. D'ailleurs, je deviens hystérique si, par malheur, je tombe dessus à la radio. C'est ce qu'il y avait de bon, d'être riche à ne plus savoir qu'en faire, on peut boycotter ce que l'on veut pour éviter d'être encore plus malheureuse qu'on ne l'est déjà...

You don't have to live in the past.

PSEUDONYME : emmecie
AVATAR : nina dobrev
IMPRESSIONS SUR LE FORUM : j'adore le concept, j'ai toujours rêvé de voir un truc pareil débarqué sur bazzart, alors j'suis fan
DÉDICACES : la bannière provient de tumblr, au passage. sinon, aucune, vive moi